Cette thérapie part du principe que notre cerveau traite naturellement les expériences de vie et notamment celles traumatiques. Il arrive cependant que pour certains événements, ce processus de guérison soit mis à mal, laissant les expériences perturbatrices non traitées.  Ces souvenirs non "digérés" et non traités correctement dans notre cerveau, "impactent" et "colorent" notre comportement dans le présent, notamment lorsque nous vivons des expériences similaires à l'expérience d'origine. 

Un traumatisme est ainsi toute expérience de vie qui a toujours un impact négatif sur la vie d’une personne. Tout événement de vie peut être dysfonctionnellement stocké et avoir une conséquence négative dans la vie d'une personne.

Il y a ainsi les traumatismes "évidents" avec un grand « T », tels que les violences physiques et psychologiques, les abus sexuels, les accidents graves, les décès, les maladies graves, les incendies, les catastrophes naturelles, les situations de guerre et attentats...

Mais il y a aussi les traumatismes avec un petit "t", les événements de vie difficiles (perturbations dans l'enfance, séparations, changements, fausses couches et IVG, deuils, difficultés professionnelles, etc...) qui passent parfois inaperçus et peuvent pourtant être la source de réactions émotionnelles ou de comportements inadaptés ou excessifs dans la vie quotidienne.

Chaque problématique, perturbation émotionnelle, symptôme ou pathologie, sont ainsi souvent générés par des événements perturbants ou vécus comme traumatiques, en conscience ou non, mal ou non traités par notre propre système de traitement de l'information. La thérapie EMDR permet de "remettre en route la machine", notre système adaptatif, et de relancer le traitement de ce travail bloqué. Les stimulations bilatérales alternées (les mouvements oculaires, les stimulations tactiles ou auditives) permettent d'activer les deux hémisphères du cerveau et de les reconnecter ensemble, pour réactiver ce système naturel de guérison.

Il est possible de pratiquer l'EDMR avec les enfants et les adolescents, pour travailler sur un événement dans la vie de l'enfant, pour des difficultés ponctuelles et/ou ciblées, ou l'accompagner dans un événement récent difficile. En effet, ils peuvent tout autant vivre de manière traumatique certains événements, quel que soit l’échelle de cet évènement. Ces perturbations émotionnelles s’expriment sous diverses formes : irritabilité, angoisse, crises, cauchemars, tendance à l’isolement, état dépressif, comportement agité voire violent, conduites à risque, douleurs physiques, somatisations, régression...

L’EMDR avec l'enfant va être utilisé sur le même modèle que l'adulte, à la différence que des adaptations du protocole sont faites selon son âge développemental  : par exemple, une utilisation privilégiée des stimulations tactiles et/ou auditives, des mouvements oculaires en suivant un jouet, une utilisation du jeu et du dessin, des échelles adaptées et plus compréhensibles par un enfant, une narration de l'événement traumatique par le parent... Avec l'adolescent, nous pouvons travailler de la même manière qu'avec l'adulte à partir de 10 ans environ.

La durée d'une séance d'EMDR est de 1h ou 1h30.